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Christopher Kaiser
Note liminaire :
Cette biographie a été rédigée à partir de différents matériaux – articles de presse, factures pour des travaux, cartons d’invitation, catalogues d’expositions, etc. – récoltés par l’artiste lui-même au fil de sa carrière et actuellement conservés au domicile de ses enfants à Lausanne (Archives Jean-Pierre Kaiser). Certains souvenirs et discussions entre l’artiste et les membres de sa famille ont également été intégrés à cette chronologie, dans la mesure où ils fournissaient un élément peu connu de sa vie. Malgré l’extrême soin apporté à la précision des dates et des participations aux expositions, nous ne pouvons prétendre à l’exhaustivité en raison de la maigre documentation à disposition.
1915
Naissance le 28 avril à Lausanne. Son père, chauffeur de locomotives à vapeur, l’initie à la beauté des grandes machines. De son grand-père horticulteur, il hérite une sensibilité aux plantes, aux arbres et à la nature en général.
1917
Naissance de sa sœur Gabrielle
Jean-Pierre Kaiser fréquente le collège, puis le gymnase scientifique à Lausanne, qu’il quitte pour rejoindre l’École cantonale de dessin et d’art appliqué de Lausanne (aujourd’hui : ÉCAL/École cantonale d’art de Lausanne).
1932-1940
Il suit les cours à l’École cantonale de dessin et d’art appliqué de Lausanne, où il bénéficie notamment de l’enseignement du sculpteur Casimir Raymond (1893-1969) et des peintres Charles Chinet (1891-1978) et Marcel Poncet (1894-1953). L’un de ses professeurs, Henry Bischoff (1882-1951), pour lequel il a une très grande admiration, lui donne le goût de la gravure. Jean-Pierre Kaiser aura une profonde reconnaissance pour l’enseignement qu’il lui a prodigué.
Très influencé par les courants artistiques de son temps, il aura à cœur de suivre les mouvements de l’art contemporain, en particulier le cubisme de Pablo Picasso (1881-1973) et de Georges Braque (1882-1963). Il appréciera également beaucoup l’art brut.
Pendant ses études, il se lie d’amitié avec le critique d’art et auteur André Kuenzi (1916-2005), avec lequel il partagera un intérêt vif pour l’œuvre de Paul Klee (1879-1940).
1937
Diplôme de l’École cantonale de dessin et d’art appliqué de Lausanne
À la fin de ses études, il gagne un concours de décors de théâtre présidé par René Auberjonois (1872-1957), qu’il rencontre à cette occasion dans son atelier de la rue du Grand-Chêne à Lausanne et qu’il ne cessera d’admirer.
1939
Prix d’art fédéral
Zurich : réalisation d’une peinture murale pour l’entrée du théâtre de l’Exposition nationale suisse
1940
Prix d’art fédéral
1941
Prix d’art fédéral
1939-1945
Jean-Pierre Kaiser est mobilisé durant les années de guerre. Appelé à réaliser un décor d’exposition à Marseille en 1940, il se rend en Provence (encore en zone libre) et en profite pour s’imprégner des paysages de Paul Cézanne (1839-1906), qu’il considérait comme le plus grand précurseur de l’art moderne.
Attiré par la technique de la mosaïque, en particulier celles de Ravenne, il réalise pour ses parents quelques mosaïques aux motifs bibliques (dont deux tables, trois panneaux et une figure de saint).
1942
Le 10 avril, il épouse Madeleine Jaccottet. Elle restera sa compagne sa vie durant.
Avec une vingtaine d’artistes suisses romands, dont Albert-Edgar Yersin, il participe à la fondation du groupe Tailles et Morsures.
André Kuenzi dédie à Jean-Pierre Kaiser le poème Paysage paru dans le recueil La fleur au chapeau (Lausanne : L’Abbaye du Livre).
1943
Jean-Pierre Kaiser peint deux couvertures de la revue d’art Formes et couleurs (no 3 : Esculape ; no 5 : Femme en buste) et deux pages de sommaire (no 1 : Décors ; no 2 : Femme ailée et buste d’homme barbu)
1944
Peinture murale à la Salle des Vignerons à la gare de Lausanne (buffet 2e classe) représentant Bacchus. Cette commande lui permettra de financer son voyage de noces.
Couverture de la revue d’art Formes et couleurs (no 4 : Entrée d’une villa)
1945
Après la fin de la guerre, il enseigne le dessin à l’École professionnelle de Lausanne (aujourd’hui : epsic – École professionnelle) ; il y rencontre parmi ses élèves le sculpteur André Tommasini (1931-2011) et l’architecte René Froidevaux (1931-2003) qui demeureront durant toute sa vie ses amis les plus proches. Outre l’amitié, il partagera avec eux d’interminables discussions sur l’architecture contemporaine et la sculpture. Henry Moore (1898-1986) et Le Corbusier (1887-1965) étaient des sujets permanents de conversation.
1946
Naissance de son fils Pierre
1947
Contribution à la revue d’art Formes et couleurs (no 4 : six lettrines, en ouverture d’articles, représentant des bustes)
1949
Paris : Bibliothèque Nationale, participation à l’exposition « Tailles et morsures » : groupe de graveurs de la Suisse romande
Illustrations du livre pour enfants Sourifine et Sourifou de Madeline Lugrin-Chevallaz (Zurich : Œuvres suisse des lectures pour la jeunesse)
Couverture de la revue d’art Formes et couleurs (no 2 : personnage nimbé chevauchant une créature mi-cheval, mi-triton)
1950
Naissance de son fils François
Nommé professeur à l’École cantonale de dessin et d’art appliqué de Lausanne. Il succède à Henry Bischoff et enseigne la gravure sur bois et la lithographie. Il y côtoie le graveur Albert-Edgar Yersin (1905-1984), avec qui il partage une vision commune de la gravure. Parmi ses élèves, il comptera Francine Simonin (*1936), avec laquelle il se lie d’amitié.
Parallèlement à son activité d’enseignement, il commence son œuvre de graveur et de peintre. Ses gravures, aux sujets d’abord figuratifs, sont toutes en noir et blanc. Il faudra attendre les années 1960 pour voir émerger le style qui sera le sien :
« J’ai toujours été passionné par la gravure, et la gravure (eau-forte et aquatinte) est l’essentiel de mon œuvre. […] Le caractère spécifique de la gravure est le noir et le blanc. A mon avis, on triche avec la couleur. La force et la raison d’être de la gravure, c’est d’avoir des noirs d’une profondeur et d’une densité exceptionnelle, des noirs que l’on ne peut pas obtenir avec le crayon, l’encre de Chine ou la peinture, par exemple. Sans parler de l’extrême tension qu’il peut y avoir entre le noir et le blanc, et de la gamme très étendue que nous offre toutes les valeurs intermédiaires – des gris plus soutenus aux gris les plus diaphanes. » Propos de l’artiste recueillis par André Kuenzi, « Graveur par amour du noir et du blanc », in 24 Heures, 12 août 1980, p. 36.
Jean-Pierre Kaiser réalise les décors de la pièce de théâtre La nuit des rois de Shakespeare donnée sur l’Esplanade du Château à Lausanne, dans une mise en scène de Paul Pasquier.
Illustrations du livre pour enfants Nouvelles aventures de Sourifine et Sourifou de Madeline Lugrin-Chevallaz (Zurich : Œuvres suisse des lectures pour la jeunesse)
Lausanne : galerie La Vieille Fontaine, participation à l’exposition L’œil présente : Creux, Estoppey, Kaiser, A. Poncet
1951
Grange-Verney (Moudon) : École d’agriculture, réalisation du coq de la pendule (sculpture en fer accrochée à l’angle du bâtiment)
De ses nombreux voyages en Italie, Jean-Pierre Kaiser restera marqué par les fresques et particulièrement celles de Piero della Francesca (entre 1412 et 1420-1492) et du Quattrocento italien. Par ailleurs, il fait régulièrement des séjours en Valais, durant l’été, où il est inspiré par la minéralité du paysage.
Passionné d’art roman, il visite les grands lieux de l’architecture religieuse romane (les abbayes du Thoronet, de Silvacane et de Sénanque). Il s’imprègne de ses volumes et de la simplicité de ses formes. Pour les mêmes raisons, il est très attiré par l’architecture de Le Corbusier.
1952
Lausanne : galerie L’Entracte, participation à l’exposition Ta
illes et Morsures
1953
Cossonay : réfectoire des Câbleries et Tréfileries, réalisation d’une terre cuite émaillée (dessinée par Jean-Pierre Kaiser et réalisée par André Gigon [1924-1991])
La gravure Deux personnages (1952) illustre l’article « Portrait dans un miroir… Jean-Pierre Kaiser peintre romand » d’André Kuenzi (in Pour l’art, no 29, p. 13-14). Il s’agit de l’un des premiers textes critiques de l’œuvre de l’artiste.
1955
Renens : réalisation d’une peinture murale représentant un groupe de musiciens, dans la Grande Salle (aujourd’hui : Salle de spectacles)
Lausanne : réalisation de la peinture murale Le travail et les jeux dans le préau couvert de l’École complémentaire professionnelle de Lausanne (aujourd’hui : école romande d’arts et communication – ERACOM).
Bordeaux : Galerie des Beaux-Arts, participation à l’exposition Maîtres suisses de la gravure au 20ème siècle
1956
Bâle : [lieu inconnu], participation à une exposition d’art suisse
1957
Crissier : réalisation de deux vitraux dans le chœur de l’église. Jean-Pierre Kaiser commence son activité de créateur de vitraux. Il demeurera attaché à cette technique durant toute sa vie, car elle lui permet de travailler la couleur parallèlement à son œuvre gravé.
En 1968, Jean-Pierre Kaiser expliquera son intérêt pour le vitrail :
« C’est la richesse du matériau utilisé : ces merveilleux verres de couleur et de lumière. C’était pour moi […] l’occasion de m’exprimer dans le sens de l’art architectural. D’autre part, la gravité du lieu dans lequel vient se placer l’œuvre d’art constitue un cadre exceptionnel, en ce sens qu’il permet la permanence de l’œuvre d’art et que l’artiste s’y donne plus totalement » Propos de l’artiste in La vie protestante, 5 avril 1968, p. 7.
Et de préciser encore, des années plus tard :
« C’est la lumière qui donne au vitrail son mystère, elle est à son maximum d’intensité à travers lui et c’est elle qui le fait vivre tout au long de la journée. Il n’a pas la constance de la peinture ou de la gravure qui sont ce qu’elles sont une fois pour toutes. » Propos de l’artiste in Construire, no 52, 22 décembre 1998, p. [?].
1959
Lausanne : réalisation de trois mosaïques dans le Café vaudois
Le Sentier : réalisation d’une peinture murale dans la salle du Tribunal de l’Hôtel de Ville
Lausanne : réalisation d’une peinture murale à l’hôpital de Cery
1960
Lausanne : réalisation d’une peinture murale dans l’aula de l’École normale de Lausanne (aujourd’hui : gymnase du Bugnon). Le motif abstrait représente « un oiseau aux Ailes immenses [qui] symbolise la fuite de l’école vers la vie » (propos de l’artiste in La Tribune de Lausanne, 26 septembre 1960, p. 3).
Dès 1960, Jean-Pierre Kaiser crée des sculptures : il s’agit de la réalisation en trois dimensions des motifs que l’on retrouve dans son œuvre gravé. Il utilise pour cela de la ferraille qu’il ramasse à la déchetterie de Lausanne.
1961
Menant de front son activité de graveur, sculpteur et peintre en vitrail, il décrit les apports de ces différentes techniques pour son expression artistique et spécifiquement dans son rapport à la couleur :
« Pour moi, la gravure se doit d’être dramatiquement dense. C’est pourquoi je ne travaille qu’en noir-blanc. La gravure en couleurs est une image aimable, »asexuée ». […] Mais j’aime la couleur. C’est pourquoi je réalise des vitraux. Voilà un matériau noble pour façonner la couleur ! Elle change avec la lumière, elle vit. L’art du vitrail me donne aussi une ouverture sur les autres, car il faut répondre à des commandes, travailler en collaboration… Dans la gravure, au contraire, on œuvre pour soi, plus lentement. C’est un métier humble, où toute esbroufe s’avère impossible. On doit lutter avec le métal qui résiste et composer avec l’acide susceptible de nous jouer des tours. On finit par devenir très exigeant. » Propos de l’artiste recueillis par Cisca de Ceballos, « Jean-Pierre Kaiser », in Construire, 8 septembre 1982, p. 13.
Jean-Pierre Kaiser utilise, de manière quasi définitive, la technique de l’eau-forte en gravure et abandonne l’aquatinte.
Schaffhouse : réalisation d’un vitrail commémoratif dans l’Hôtel de Ville
Écublens-Le Motty : réalisation de deux vitraux dans l’église
La Tour-de-Peilz : début de la réalisation de l’ensemble de dix vitraux dans l’église. Ce sera son plus grand mandat de peintre en vitrail qui durera jusqu’en 1967
1962
Lausanne : Musée du Vieux-Lausanne (aujourd’hui : Musée historique de Lausanne), participation à l’exposition Art et foi. Il y présente le vitrail Dorcas et les femmes en pleurs réalisé pour le temple de La Tour-de-Peilz.
1963
À cette époque, Jean-Pierre Kaiser introduit dans ses gravures un horizon souvent composé d’une « ville » :
« On me parle souvent de cette ligne d’horizon. Pour moi, il s’agit d’un symbole, d’une présence humaine dans le contexte d’un rêve élaboré. La ligne d’horizon donne également une proportion, une échelle à mes visions. » Propos de l’artiste recueillis par Claude Chuard, « Jean-Pierre Kaiser, graveur visionnaire », in La Liberté, 23-24 mars 1985, p. 35.
Si les formes qu’il dessine à la pointe sont issues de son imagination, il sera influencé par des motifs de plantes et de fleurs agrandies au microscope, des sculptures monumentales et l’architecture. Il vouera toujours une très grande admiration aux Prisons imaginaires [Carceri] (1750, 1761, 1780) du Piranèse (1720-1778).
Thoune : Thunerhof, participation à l’exposition Waadtländer Künstler
Lausanne : Palais de Rumine, participation à l’exposition Le salon 63
Lausanne : École polytechnique de l’Université de Lausanne (aujourd’hui : École polytechnique fédérale de Lausanne), participation à l’exposition Noir et Blanc. Lithographie en couleur, organisée par la section vaudoise de la Société des femmes peintres, sculpteurs et décorateurs et de la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses
Neuchâtel : Musée des beaux-arts, participation à l’exposition Salon Biennal organisée par la section neuchâteloise de la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses
1964
Jean-Pierre Kaiser fonde, avec un premier noyau d’artistes constitué de Pietro Sarto (*1930), Albert-Edgar Yersin, Edmond Quinche (*1942) et Pierre Schopfer (*1943), le groupe de graveurs vaudois L’Épreuve, à Cuarnens.
Il est l’un des représentants de la gravure suisse à la Biennale internationale de la gravure à Tokyo. Par ailleurs, il réalise deux peintures murales pour l’Exposition nationale (secteur « Art de vivre ») à Lausanne.
Lugano : participation à la biennale Bianco et Nero. 8e Biennale internationale du dessin et de la gravure (ou Biennale du Noir et Blanc). Il reçoit un prix d’acquisition pour Le grand ciel (1964).
Sion : galerie Carrefour des Arts, participation à l’exposition Casimir Raymond : sculptures, Jean-Pierre Kaiser : gravures, Gérard de Palézieux : Paysages de Grignan
1965
Épalinges : exposition collective de gravures chez Madame Wiebenga, à la villa « Phénix »
Lausanne : aula de l’École polytechnique de l’Université de Lausanne, participation à l’exposition Noir et Blanc organisée par la section vaudoise de la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses
Osaka : Musée municipal, exposition collective de gravures
1966
Genève : Cabinet des estampes du Musée d’art et d’histoire, participation à l’exposition Graveurs vaudois contemporains
Genève : réalisation d’un vitrail commémoratif dans la salle du Grand Conseil de l’Hôtel de Ville
Bussy-Chardonnay sur Morges : réalisation de deux vitraux dans l’église
1967
Vevey : Musée Jenisch, participation à l’exposition L’Épreuve. Groupe vaudois de graveurs contemporains
Berne : exposition collective à la Berner Galerie
Morges : jardin de la maison Seigneux, réalisation d’un panneau dans le cadre de l’exposition itinérante L’artiste répond à vos questions, présentée dans plusieurs villes suisses. Interrogé sur le caractère propre de la gravure et sur la place qu’elle occupe, Jean-Pierre Kaiser déclare :
« C’est la puissance et la merveilleuse efficacité du trait. C’est aussi la richesse de l’orchestration des noirs et des blancs, qu’aucun autre moyen d’expression ne peut rendre avec autant de profondeur dramatique et de tension intérieure. Pour moi cette technique occupe une place de première importance. » Propos de l’artiste in L’artiste répond à vos questions : exposition itinérante 1967, cat. exp., Lausanne, L’œuvre (OEV), 1967, n. p.
Illustration de la couverture du Programme général des concerts de l’Orchestre de Chambre de Lausanne pour l’année 1967-1968, avec une gravure
1968
Lausanne-Chailly : réalisation de sept vitraux dans le chœur et dans la nef de l’église. Les vitraux seront terminés deux ans plus tard. Jean-Pierre Kaiser a décrit ainsi la thématique du vitrail central du chœur :
« […] dans le grand vitrail du centre, j’ai traité le thème du chapitre 21 de l’Apocalypse qui décrit la vision merveilleuse de la Jérusalem céleste, faite de luminosité extraordinaire, de brillance, de douze portes qui sont autant de perles, de pierres précieuses… Cette vision convient magnifiquement au développement d’un vitrail […] qui se trouve dans l’axe du temple. » Propos de l’artiste in La vie Protestante, 5 avril 1968, p. 7.
Concernant les deux vitraux latéraux encadrant celui du centre, il a déclaré :
« J’ai donné à ces deux vitraux un sens complémentaire. Ils font partie de l’Apocalypse. À gauche du côté de la chair, l’arbre de vie, et à droite, vers les fonts baptismaux, le fleuve d’eau vive. […] Le rôle de ces deux vitraux […] de tonalité discrète, tranquille est d’accompagner le vitrail central, tout en lui laissant un maximum d’importance. J’ai cherché une composition verticale […]. » Propos de l’artiste in ibid.
Fribourg : Musée d’art et d’histoire, participation à l’exposition L’Épreuve. Groupe vaudois de graveurs contemporains
Tokyo : Musée national, participation à l’exposition The 36th Exhibition of the Japan Print Associations : Special Exhibition, Swiss Contemporary Prints
Tunis : participation à une exposition itinérante de graveurs suisses (reprise de l’exposition de Tokyo)
1969
Participation à l’exposition itinérante Jovenes grabadores suizos [Graveurs suisses contemporains] présentée en Amérique latine (jusqu’en 1971), organisé par le Cabinet des estampes du Musée d’art et d’histoire de Genève. Premières étapes à São Paulo/Brésil et Santiago/Chili.
Jean-Pierre Kaiser fait don de 32 gravures au Cabinet des estampes du Musée d’art et d’histoire de Genève.
Stans : réalisation d’un vitrail commémoratif du canton de Vaud à l’Hôtel de Ville
1970
Klagenfurt : Künstlerhaus, participation à l’exposition Moderne Schweizer Graphik
Stockholm : Nationalmuseum, participation à l’exposition Schweizisk grafik nu
Suite de l’exposition itinérante Jovenes grabadores suizos présentée en Amérique latine (Cochabamba/Bolivie, La Paz/Bolivie et Lima/Pérou).
Peney-le-Jorat : réalisation de cinq vitraux dans l’église
1971
Suite et fin de l’exposition itinérante Jovenes grabadores suizos en Amérique latine (Caracas/Venezuela).
Illustration de la couverture de Outrepart : anthologie d’utopies de voyages extraordinaires et de science-fiction […] de Pierre Versins (Paris : éd. de la Tête de Feuilles/Lausanne : La Proue et L’Âge d’homme) avec un premier état de la gravure Météorite VII (1968)
Illustration de la couverture du roman Avant l’aube de John Taine (Paris : La Proue/La Tête de Feuilles), traduit de l’anglais par Pierre Versins, avec un détail d’un premier état de la gravure Météorite X (1968)
1972
Ce n’est qu’à partir de cette période que Jean-Pierre Kaiser décide d’exposer ses gravures seul après quelques rares tentatives. Artiste éminemment discret, il explique ce changement par le désir de ne pas tomber dans l’indifférence de ses contemporains. Il décrit ainsi sa manière de travailler :
« Ce que j’aime dans la gravure, c’est que je travaille absolument seul. C’est de la recherche pure. Mon univers est en perpétuelle évolution et la gravure est un art qui permet assez facilement d’aborder le mystère. En même temps, le noir-et-blanc exprime mieux l’émotion dramatique. C’est plus abrupt, les contrastes sont plus forts. Mes gravures sont presque toutes – au moins jusqu’en 1970 – très rocailleuses. Car la pierraille crée pour moi un climat exceptionnel. » Propos de l’artiste recueillis par Martine Thomé, « Un graveur cosmique », in [magazine non identifié], 1973, p. [?].
Parution de l’Encyclopédie de l’utopie, des voyages extraordinaires et de la science-fiction de Pierre Versins (Lausanne : L’Âge d’homme). Jean-Pierre Kaiser a droit à une entrée dans l’encyclopédie et la gravure Cathédrale II (1967) orne la couverture du livre.
Nyon : Galerie Mobile, exposition personnelle de gravures de la période 1966-1972
Lausanne-Montoie : réalisation de deux vitraux dans les chapelles A et B du centre funéraire de Montoie
1973
Parution de la première publication sur l’artiste : Le graveur Jean-Pierre Kaiser d’Eugène Badoux (Lausanne : L’Âge d’homme)
Lausanne : galerie Melisa, exposition personnelle d’un ensemble de 55 eaux-fortes réalisées entre 1968 et 1973
1974
Don de 58 gravures au Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne. À ce propos, Jean-Pierre Kaiser déclare :
« Je garde toujours une épreuve par tirage, destinée au Musée. Une épreuve d’auteur, c’est- à-dire l’une de celles que je tire moi-même et qui correspond donc exactement à ce que je veux. Je pense qu’il est normal de le faire quand on a une œuvre qui fait un tout assez cohérent. Parmi quatre cents pièces, j’ai choisi les épreuves les plus caractéristiques d’une évolution qui va de 1960 à 1974. Un des rôles du Musée est aussi de conserver. » Propos de l’artiste recueillis par M. W., « Le Musée cantonal des beaux-arts s’enrichit de cinquante-huit gravures données par l’artiste », in 24 heures, 26 août 1974, p. 13.
Lausanne : Galerie Fantastique, exposition personnelle de gravures
1975
Kiev : participation à l’exposition La gravure suisse contemporaine
Genève : galerie Aurora, exposition personnelle de gravures
Échandens : réalisation de six vitraux dans le chœur et la nef de l’église
1976
Naissance de son petit-fils Christopher, fils de François
La gravure Grande Porte I (1967) illustre l’article de Michel Terrapon, « Graveurs de suisse romande », in Alliance culturelle romande, no 22, 1976, p. 12.
La gravure Météorite X (1968) illustre l’article « Lettre envoyée à Weber-Perret par Jean-Claude Piguet », in Alliance culturelle romande, no 22, 1976, p. 24.
Nyon : galerie Mobile, exposition personnelle de gravures
1977
Naissance de son petit-fils Jérôme, fils de Pierre
Don d’une cinquantaine de gravures au Musée des beaux-arts du Locle
Le Locle : Musée des beaux-arts, participation à l’exposition Prestige du Noir et Blanc
Lonay : église du village, réalisation d’un vitrail à droite du chœur
1978
Romont : Château de Romont, participation à l’exposition Noir-Blanc. Tendances fribourgeoises 78
Curitiba/Brésil : Salão de Exposições do Badep, participation à l’exposition Gravuras Suỉças.
Londrina/Brésil : Fundacão universidade Estadual de Londrina, participation à l’exposition Gravuras Suỉças
1979
Naissance de son petit-fils Jonathan, fils de François
Jean-Pierre Kaiser prend sa retraite de l’École cantonale de dessin et d’art appliqué de Lausanne et consacre tout son temps à son œuvre gravé.
Lausanne : Musée cantonal des Beaux-Arts, participation à l’exposition Horizon 80. Dessins – Estampes – Sculptures
1981
Delémont : Halle des expositions du Comptoir delémontain, participation à l’exposition Une œuvre – un artiste, un artiste – une œuvre : exposition suisse ’81, organisée par la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses
1982
Don de 27 gravures au Musée Jenisch Vevey correspondant à l’œuvre des années 1975-1980
Lausanne : Galerie Unip, participation à l’exposition 20 ans après
1982-1985
Membre de la commission du Fonds des Arts Plastiques en tant que représentant de la SPSAS
1983-1984
Morges : centre omnisports de Beausobre, étude de polychromie des bâtiments
1984
Malgré l’association parfois faite entre son iconographie et la science-fiction, Jean-Pierre Kaiser ne s’est jamais senti intellectuellement proche de ce genre ; en revanche, il se retrouvait dans le monde de l’utopie, titre donné d’ailleurs à de nombreuses eaux-fortes, et était sensible à l’œuvre d’un Fernand Ledoux.
Jean-Pierre Kaiser a créé un monde fantastique qui se détache de la science-fiction pour les raisons suivantes :
« Elles [mes œuvres] évoquent un monde purement imaginaire. Je suis toujours en recherche de paysages imaginaires. » Propos de l’artiste recueillis par Simone Bouillaud, « Jean-Pierre Kaiser à Saignelégier : le rêve élaboré », in Le Franc-Montagnard, [23 avril ?] 1985, p. [?].
La gravure Horizon XVII (1977) illustre l’article de Weber-Perret, « Fin de siècle », in Alliance culturelle romande, cahier 30, p. 200.
Échichens : salle polyvalente et école Pestalozzi, étude de polychromie des bâtiments
Lausanne : Musée cantonal des Beaux-Arts, participation à l’exposition Format organisée par la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses
Lausanne : Musée historique de l’Ancien-Évêché (aujourd’hui : Musée historique de Lausanne), participation à l’exposition Terre et ciel organisée par le ministère protestant romand « Évangile et culture »
1985
Il développe la série de gravures intitulée Homme, reflétant sa vision de ce que pourrait devenir l’homme dans un monde futur.
« Il y a des »séries », dans ma gravure, et les mêmes thèmes reviennent souvent : pourquoi ? Parce que je cours après une chimère… Je suis obligé de travailler par étapes – une gravure me donnant souvent une idée que je vais poursuivre et réaliser dans une autre. » Propos de l’artiste recueillis par André Kuenzi, « Graveur par amour du noir et du blanc », in 24 Heures, 12 août 1980, p. 36.
La gravure Homme (1977) illustre l’article « L’art, dépassement de l’image » de Bernard Rordorf (in Les cahiers protestants, no 1, 1985, p. 55).
Bulle : Galerie Trace-Ecart, exposition personnelle de gravures
Saignelégier : Galerie du Soleil, exposition personnelle de gravures
1987
Estavayer-le-Lac : recherche et mise au point des couleurs intérieurs de la grande Salle de la Prillaz
Bulle : Galerie Trace-Ecart, exposition collective de gravures « Les graveurs de portefeuilles »
1989
Lausanne : Forum de l’Hôtel de Ville, participation à l’exposition Peintres vaudois
1990
Jean-Pierre Kaiser réalise la série de gravures Via Appia sur le thème des chapiteaux de colonnes antiques. Il fait un don de plusieurs gravures à la Collection Aestas.
Luxembourg : galerie Carré des estampes, participation à l’exposition Aestas IV
Lausanne : Maison des artistes dans le parc Mon-Repos, participation à l’exposition De Bocion à Berger organisée par la Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses (sélection de peintres vaudois ayant œuvré de 1866 à 1945)
1991
Fribourg : galerie Atelier Contraste, participation à l’exposition-concours Paradis perdu ou l’utopie… sans illusion qui se poursuivra notamment à Thoune, Yverdon-les-Bains et Fribourg
1992-1996
Jean-Pierre Kaiser privilégie exclusivement des petits formats d’environ 10 x 10 cm.
Questionné sur le format de ses gravures, il répond en 1984 :
« En ce qui me concerne, le format est une définition de base très importante et personnelle. C’est une surface sur laquelle je peux me promener à l’aise et l’articuler en troisième dimension au gré de mes pérégrinations imaginaires. Mais pourquoi un certain format me met-il plus à l’aise qu’un autre pour rêver ? Je crois qu’en définitive, le choix est purement instinctif. » Propos de l’artiste in FORMAT, cat. exp., Lausanne, Musée cantonal des Beaux-Arts et Société des peintres, sculpteurs et architectes suisses, section vaudoise,1984, p. 62.
1994
Décès de son épouse Madeleine Jaccottet. Il lui dédie la gravure Espace XXXIX (1994).
1998
Jean-Pierre Kaiser cesse de graver. Il estime avoir achevé son œuvre.
1999
Pully : Musée de Pully, participation à l’exposition Le pays de la fête, à l’occasion de la Fête des vignerons
2001
Il décède à Lausanne le 7 mai.